La valise sur les jambes, il priait une quelconque entité, bien qu'il ne croyait pas à ce genre de connerie. Il n'arrêtait pas de murmurer en s'adressant à la sombre valise. Pour vu qu'elle renfermait des billets verts et pas qu'un peu, il en voulait toute une montagne, pleins de jolies liasses. Il s'imaginait déjà en train de faire son stock qui était actuellement bien mince à cause de ces psychopathes de Chacha et Hazel qui s'étaient amusé à en détruire devant lui. C'était un coup bas. Il avait gobé ce qui lui restait en cachet sur le chemin jusqu'au bus. Et comme à chaque fois, le monde semblait plus joyeux, sans les cadavres nombreux qui peuplaient les rues. Le monde était vieux et pourri, alors Klaus préférait se voiler la face pour ne pas voir et entendre les esprits.

Assis dans le bus, sa tenue pouvait attirer la curiosité des passagers. En effet, il n'était habillé que d'une serviette pour la partie inférieure et d'un long manteau gothique pour le haut. Son torse et sa tête portaient des traces de sang. Cela ne semblait alarmer personne. Une nana juste en face de lui l'avait même observé avec un petit air pervers, ce que Klaus avait naturellement répondu par amusement. Jouer ne faisait de mal à personne.

Ne pouvant guère attendre plus longtemps, Klaus avait décidé d'ouvrir la valise avec un petit sourire malicieux. Il y avait eu une détonation et un flash, l'embarquant dans un ailleurs. Klaus s'était retrouvé assis sur une terrasse, la nuit l'entourant. Il était en face d'une imposante bâtisse.

"- Oh fuck."

Klaus avait installé la valise à sa droite. Un plouf l'avait fait sursauter. Sa tête avait tourné dans la direction de là d'où venait le bruit qui était aussi où il avait mis la valise. Klaus avait eu un temps d'arrêt en voyant qu'il était proche d'une piscine. Ses yeux avaient suivi la valise qui coulait et faisait d'étrange bruit.

"- Merde non, revient là !"

Klaus avait retiré son manteau bizarrement en faisant de grands gestes avant de plonger ses mains dans l'eau quelque peu froide pour en ressortir la valise et l'éjecter de la piscine. Cependant la valise qui était en fait une machine de téléportation spatio-temporelle avait décidé de prendre feu. Klaus s'était relevé, titubant avec panique et manquant de faire un plongé dans la piscine. Complètement en train de planer, il avait fait l'action qu'il pensait être la plus logique : il s'était mit à souffler dessus comme s'il s'agissait d'une bougie à éteindre.

"- Oh non, vas-y éteint-toi bordel !"

Il avait regardé la piscine puis la valise toujours en feu. En proie au désespoir, il avait foutu un coup de pied dans la valise pour la remettre dans l'eau. Klaus avait sautillé sur place, levant ses mains en l'air.

"- BUT !"

Elle avait fini par couler et par s'éteindre. Klaus avait grimacé, baissant ses bras. Il avait apporté ses mains à sa bouche en se rendant compte que ce qui l'avait emmené ici était hors d'état de marche.

"- Non merde. Fait chier bordel !"

Klaus avait opté pour remettre son manteau après avoir essuyé ses bras sur sa serviette. La drogue circulant dans ses veines lui donnait l'impression d'être insensible au froid. Klaus s'était passé les mains sur son visage ainsi que dans ses cheveux, soupirant fortement. Les mains tremblantes, il avait fouillé ses poches pour en sortir un joint et un briquet. Il avait glissé son addiction entre ses lèvres, l'allumant avec son briquet.

"- Je suis où putain ?"

Un pas devant l'autre tout en tirant sur son joint et jouant avec l'attraction terrestre qui ne voulait pas le faire marcher droit, Klaus avait décidé de se diriger vers la bâtisse ou en tout cas une sorte de partie en verre de ce qu'il pouvait voir et comprendre. Il était passé par un terrain de basket-ball. Klaus se demandait bien où diable il était tombé. Il avait fini par atterrir devant la serre qui renfermait en fait une cafétéria, ce qu'il avait pu comprendre en se collant à la vitre. Klaus était partis à la recherche d'une poignée, s'excitant dessus pour ouvrir la porte qui y était raccroché.

"- Aller Sésame ouvre-toi !"

Sans réussite, il avait cherché un autre moyen d'entrer. Et il avait eu de la chance car une autre porte n'était pas fermé a clef. Le joint entre les lèvres, Klaus était rentré dans la cafétéria, ne fermant pas derrière lui. Telle une petite souris, il avait glissé entre les tables à l'aveuglette et en dansant. Le comptoir avait été son objectif, comptoir qui permettait d'accéder aux cuisines. Klaus était passé par-dessus, se croutant par terre de l'autre côté dans un bruit peu discret.

"- Aoutch."

Au moins, il n'avait pas détruit son joint. C'était déjà ça. Se cognant sur les meubles de la cuisine, il avait finis par trouver un placard avec des gâteaux. Le paquet sous le bras, il en avait gobé quelques-uns.

"- Alcool où es-tu ?"

N'y voyant pas grand-chose, il avait cherché l'interrupteur, l'actionnant une fois trouvé. Il avait grogné face à la vive lumière, se frottant les yeux pour s'y adapter. Le joint dans le bec, il s'était mit à explorer chaque placard sans plus se questionner que ça. Les questions sur le pourquoi du comment pouvaient attendre. Là, il avait envie de picoler.

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Ses mains fouillaient sans aucune honte tout placard qui était présent dans la cuisine. Au vu de la cafétéria par laquelle l'énergumène était rentré dans l'imposante bâtisse, il s'agissait-là d'une école. La réponse du quoi, il s'en foutait clairement. Et malgré le fait que cela pouvait être une école ou quelque chose du genre comme un foyer, Klaus gardait l'espoir saugrenu de trouver le nectar qui faisait battre son cœur depuis ses treize ans : De l'alcool. Du bon, du mauvais, du médiocre ou du luxe. Qu'importe la qualité tant que la quantité et le côté gratuit étaient présents.

Le désordre avait commencé à régner en maître en ces lieux. En effet, son but n'était pas de faire un passage sans que personne ne puisse s'en rendre compte. Et il n'était point connu pour être soigneux et ayant une chambre ranger. Donc, le mot fouiller pouvait être remplacé par vider puisque Klaus enlevait pratiquement tout ce que contenait les placards. De temps en temps, telle une souris, il grignotait quelque trucs par-ci par-là. Il avait fait l'exploit de ne rien casser.

Son joint entre ses lèvres voulait tirer sa révérence. Ce qui le faisait accentuer ses recherches. Il n'aimait pas se retrouver sans plan de secours en cas de chute. Il ne voulait pas les entendre et encore moins les voir, c'était une décision catégorique de sa part.

Son objectif principal avait été dévié par l'apparition d'un pot de Nutella. Le graal ultime ! Combien de fois avec sa fratrie, ils avaient fait des plans pour en choper car le vieux limitait les sucreries ? Trop de fois. Klaus avait ouvert le pot avec un sourire gourmand. Il avait pioché une grosse cuillère, le plongeant dans le pot. Klaus avait tenu son joint de la main droite pour lécher sa cuillère, alternant entre les deux.

Concentré dans sa tâche, accompagné par un déhanché sur une mélodie imaginaire. Klaus n'avait guère entendu l'inconnue se faufiler dans la cuisine. Ce qui expliquait sa réaction quand celle-ci avait prise la parole. L'homme avait sursauté en lâchant un cri pas très viril. Ses pieds avaient sautillé sur le sol. Il s'était retourné en vitesse grand v, la main tenant son joint sur le cœur et la main tenant la cuillère en guise d'arme. Dans la foulée, il avait poussé des affaires présentes sur le plan de travail dont un paquet de riz ouvert qui avait rejoint le sol pour s'y renversé à moitié.

"- Bordel, ça va pas la tête, chérie ! Tu m'as fait peur !"

Jouant la diva, Klaus s'était appuyé sur le plan de travail, posant la cuillère vide en biais sur le pot de Nutella. De sa main, à présent libre, il s'était éventé comme pour se retenir de s'évanouir. Klaus avait louché dans la direction de la demoiselle, se demandant si elle était vivante ou morte. Normalement, il était encore défoncé, non ? Klaus s'était penché pour récupérer du riz tombé sur le sol. Sans prévenir, il l'avait balancé sa poignée dans la direction de l'inconnue.

"- Vive la mariée !"

Voyant que le riz ne passait pas à travers l'inconnue, il avait pouffé de rire en comprenant qu'elle était bien du monde des vivants. Il avait tiré sur son joint, s'approchant de l'inconnue avec une démarche qui témoignait de sa non-abstinence en matière de substances illicites.

"- Tu ne me déranges absolument pas, trésor."

Il s'était mit à parler sur la confidence, peu alerter par le fait que sa présence par ici était tout sauf légal.

"- Dit, tu ne sais pas où je peux trouver de l'alcool."

Un sourire mignon sur les traits, il avait rejoint ses mains en une prière muette. Il avait clairement l'air d'un petit chiot très adorable.

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